Existencialismo e marxismo: a filosofia de Sartre entre a liberdade e a história
Abstract
L uvre de Sartre, depuis La transcendance de l Ego (1934) jusqu aux incomplets
Cahiers pour une morale (1983), est traversée par un axe thématique commun :
montrer la liberté humaine comme fondement du réel. Malgré toutes les difficultés
théoriques que cette philosophie a dû affronter un demi-siècle durant, la
consolidation de la liberté face à tout déterminisme ou causalisme fut sans aucun
doute l idéal de la production théorique et de la pratique du philosophe. C est la
philosophie allemande (Husserl et Heidegger), au vu de la possibilité qu elle offre de
surmonter les difficultés posées par une philosophie de la subjectivité absolue, qui a
permis le moment glorieux de la pensée sartrienne; toutefois, la doctrine de la liberté
présentée dans l Être et le Néant (1943) résulte en une réalité humaine absolument
vide, et ce n est certainement pas à partir de cette notion d homme que Sartre pourra
interroger les faits historiques et la société. Il est urgent de produire, dans un cadre
théorique, une synthèse philosophique entre la philosophie subjective de la phase
l Être et le Néant et le marxisme, philosophie indépassable de cette époque (Critique
de la raison dialectique, 1960). C est dans ce but que Sartre, dans la Critique,
chercha à mettre en évidence le fondement ontologique du matérialisme historique à
partir des conditions formelles de possibilité et d intelligibilité de la dialectique de
l histoire. C est dans ce contexte que se situe la problématique de cette recherche :
comprendre de quelle façon l histoire, qui du point de vue existentialiste est un
produit de la liberté humaine, peut se retourner contre l homme et faire de celui-ci un
objet qui ne fait que participer au processus historique. Ce problème n est que le
point de départ de beaucoup d autres et porte en lui les possibles interprétations que
l on peut faire de l oeuvre de Sartre : son rapprochement avec le marxisme exigea-t-il
qu il reniât son ontologie phénoménologique ? Peut-on parler d un premier Sartre,
partisan de la liberté, et d un second, marxiste ? Ou bien son oeuvre peut-elle être
lue comme un tout où la Critique serait un développement de L Être et le Néant ?
C est pour répondre à ces questions que nous avons développé cette recherche.