De um corpo tão gentil como profano : um arquivo jurídico sobre as prostitutas no Brasil (1940-2012)
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Data
2017-03-22Autor
Bernardes, Elizete de Souza
Metadata
Mostrar registro completoResumo
Cette thèse de doctorat s‟inscrit dans le cadre de l‟analyse française de discours et instaure
une réflexion sur les modalités de la construction historique, dans l‟archive juridique
brésilienne, du concept de « prostituée », en regard de sa relation avec le corps. Nous
observons comment cette construction fait actuellement l‟objet de re-significations et supporte
concomitamment les effets de mémoire des périodes antérieures : les énoncés entrent dans un
régime de formation et de transformation, de mémoire, d‟appropriation, de mutations
discursives. Au cours de ces dernières années, plusieurs lois concernant les femmes ont en
effet émergé dans l‟archive juridique brésilienne (le statut de la femme mariée, la loi Maria da
Penha, la loi sur le féminicide, etc.) et leur ont conféré des droits et une protection juridique.
D‟emblée, une question intrigante se posait : comment certaines femmes (les prostituées) ontelles
été objectivées dans l‟archive juridique, sur la base de leur corps et de leurs pratiques ?
La problématique de la recherche se formule alors de la manière suivante : comment le
discours juridico-légal, sur une période de « durée moyenne » (BRAUDEL, 1978), de 1940 à
2012, au Brésil, et dans son engendrement avec d‟autres domaines de connaissance, produit-il
des vérités sur le corps de la prostituée ? Notre hypothèse de recherche est que des politiques
de contrôle du dire et surtout d‟incitation au dire sur la sexualité ourdissent la trame du
discours juridique. Les dires sur la prostituée suivront ainsi la trame du discours du droit sur
son corps, en lui conférant un « effet de réel » et de vérité. En d‟autres termes, le corps sera
considéré comme un objet discursif, et, dans une grande mesure, sémiologique
(SARGENTINI ; CURCINO ; PIOVEZANI, 2011) : il est doté de signifiés et d‟effets de sens
ourdis par le discours. Il s‟agit ainsi, pour chaque temporalité historique, de comprendre les
énonciabilités possibles sur la prostituée et son corps, dans l‟engendrement du savoir juridique
avec d‟autres discours qui le déterminent et le construisent. Le cadre théorique de la recherche
se fonde sur les études inaugurées par Jean-Jacques Courtine pour la sémiologie historique du
corps (2013 ; 2011 ; 1988), sur les considérations de Foucault dans la Vérité et les formes
juridiques (2002) et l‟Archéologie du savoir (2013a), entre autres. L‟étude suit une
méthodologie archéologique et le concept même d‟archive (FOUCAULT, 2013a), qui se
composera d‟énoncés législatifs et d‟autres divers, l‟ensemble configurant un « domaine
associé ». De surcroît, par le biais des mises à jour et de la nouveauté au sein de la répétition,
nous cherchons à saisir comment les énoncés à propos du corps de la prostituée entrent dans
un régime d‟événement discursif (FOUCAULT, 2013a ; GUILHAUMOU et MALDIDIER,
2004). Enfin, nous en venons à la thèse que le corps de la prostituée est utopique
(FOUCAULT, 2013b), car il s‟inscrit invariablement dans un autre lieu – et se montre donc
inappréhensible pour le droit. Le corps de la prostituée est l‟espace hétérotopique du désir,
des fantaisies, mais aussi un lieu où le droit peut établir des règles et intervenir
ponctuellement et directement.